Cimetière de Bruxelles

Les cimetières existants étant deve- nus trop exigus, les autorités com- munales de la Ville de Bruxelles décidèrent en 1874 de faire l’acqui- sition de vastes terrains en bordure de la chaussée de Louvain. On eut recours à l’architecte paysagiste allemand Louis Fuchs pour aména- ger les 41 ha du nouveau cimetière de Bruxelles en un vaste parc à l’anglaise où les parcelles boisées bordent des parterres ou des enclos ceints de haies. Les robustes pavil- lons d’entrée de style néo-étrusque au toit en degrés furent dessinés par l’architecte Pierre-Victor Jamaer. Ici, à la différence d’autres cimetières, le style néogothique n’est pas très
présent. Par contre, l’influence de l’Égypte s’est affirmée davantage, ce qui n’est pas étonnant si l’on sait que le cimetière de Bruxelles était le lieu de prédilection des libéraux et des francs-maçons. On y trouve ainsi nombre d’obélisques, rayons de soleil pétrifiés, mais aussi des sphinx comme ceux de la tombe de la danseuse Paulette Verdoot ou celui, impressionnant, en bronze, qui veille sur le monument érigé en hommage aux soldats français morts durant la guerre de 1870. Mentionnons aussi le majestueux portique donnant accès à la pelouse d’honneur des soldats tombés durant les deux guerres mondiales, digne de l’époque des pharaons. Le sarcophage perché sur un édicule que Jamaer a dessiné pour Jules Anspach dans le goût néoclassique ou l’imposant caveau de la famille Bishoffsheim érigé par l’architecte Louis Gonthyn en 1884 dans un style néo-étrusque proche des pavillons d’entrée, montrent la diversité des courants architecturaux visibles ici.